Jeudi 11 avril
La journée a plutôt bien débutée. Réveil tranquille et petit déjeuner presque pas pluvieux… L’orage est peut être passé.. Nous sommes 9 à partir pour le musée indien dans le Ninth Ward. Nous commandons des taxis. Je donne l’adresse au chauffeur et il rit quand je lui dit que cela se trouve dans le 9th ward, il faut dire que c’est un quartier pauvre, à dominance noire et au niveau de la sécurité…et bien…rien n’est garantit. C’est aussi le quartier qui a été le plus touché et dans sa totalité lors de Katrina. Lorsque le taxi passe le pont entre le Bywater et le 9th Ward le quartier se dévoile. Beaucoup de verdure… On voit les différentes parcelles distinctement délimitées par des grillages. Les maisons se font éparses, les rues semblent désertes. Sur un côté on aperçoit une série de maison aux formes un peu biscornues, avec des panneaux solaires, cela semble ressembler aux maisons que la fondation de Brad Pitt fait construire pour le quartier, des maisons d’architectes, à prix modeste, écologiques et à énergies renouvelables. Notre chauffeur arrive dans la rue du musée. Il cherche, et moi avec lui, il y a peu de maison et pas forcément avec des numéros. Finalement, une fois rendu au bout de la rue nous faisons demi-tour. Les taxis ici, même quand ils ne connaissent pas l’adresse ne mettent pas en route leur gps de manière systématique et ils ne prennent pas toujours le meilleur chemin. Ils sont souvent étrangers, parlent mal anglais et ne connaissent pas la ville…
Nous y voilà enfin. Le reste de l’équipe est déjà là.
Le musée de Ronald Lewis est situé derrière sa maison, dans un baraquement en bois avec un toit de taule, dans le fond de son jardin. La pièce ne doit pas faire plus de 30m2 et elle déborde d’objets. Ronald est assis prêt de l’entrée, comme à son habitude, et des livres, des photos, des documents sont posés par terre, sur des tables. Des cadres sont accrochés aux murs avec des photos de second line, de black indians et de brass band.
Partout des ombrelles décorées de milles paillettes, et autres accessoires brillants, sont suspendues au plafon. Ici un costume de mardi gras indian complet sur un mannequin, ici une caisse-claire décorée de plumes, des morceaux de costumes de black indian composés de centaines de petites perles cousues…des écharpes de danseur de social club du « big 9 ». Des sortes de paniers de 80cm de haut faits de perles, de rubans. Tout cela dans des couleurs vives et chatoyantes. Des masques de la société des bones (qui se déguisent en squelette et qui sont les premiers à sortir pour mardi gras pour affrayer les gens chez eux).L’endroit est presque surchargée d’objets . Ronald a l’air ravi, il nous passe des musiques de second line, nous parle de son neveu et nous dit qu’il est de la famille de trombone shorty et de Glen Andrew Daviq…tout se recoupe ici : les black indians, les second line, les brass band, tout la culture new orleans en somme. Des articles sur Katrina sont archivés, ainsi que sur les catastrophes d’avant. Ronald en est à la 3eme reconstruction de son musée… Nous lui parlons du vaudou et il nous explique qu’il a subit récemment une opération à cœur ouvert et que s’il est là aujourd’hui c’est grâce aux esprits qui veillent sur lui.
Il nous demande de faire une photo. Nous nous exécutons avec grand plaisir. Nous allons dans son jardin ; Ronald s’y déplace avec son déambulateur mais ne veut pas d’aide lorsqu’il le laisse à 5m de l’endroit où il veut que nous nous mettions. Il nous demande de lui envoyer par la poste pour qu’il la mette dans le musée. Nous lui promettons de le faire.
Retour dans la rue. Un homme joue au golf sur les parcelles sans maisons…incroyable..en même temps il a la place !
Les taxis viennent nous chercher et une partie du groupe par pour le french quarter faire les dernières emplêtes, pendant que l’autre rentre à l’hôtel. La pluie tombe drue, mais seulement par court moments. Nous traversons le 9th ward dans l’autre sens, puis le bywater, marigny et après avoir pris la rampe (la 4 voie surélevée qui permet de traverser rapidement la ville) nous arrivons sur canal street, et puis l’hôtel.
Nous décidons d’aller manger chez Dale une dernière fois au Chickie Wah Wah, la pluie commence à forcir alors nous pressons…grand bien nous a fait…nous sommes maintenant coincés au Chickie Wah Wah. L’eau mont partout ! Presque 1àcm s’accumule par endroits et les goutières recrachent l’eau comme des fontaines. Nous commandons des p-boys « chicken salad » à Michael. Dale nous met la musique du parrain sur une platine vinyle disposée sur la scène…ambiance !
Enfin, la pluie se calme presque aussi subitement qu’elle était venue et l’eau descend rapidement. Une fois les trottoirs praticables nous disons au revoir à Michael et Dale en leur prometant de revenir bientôt !
Une petite sieste à l’hôtel, les denier préparatifs, les dernières valises à boucler et nous sommes tous devant l’India House pour monter dans le maxi-taxi et un petit supplémentaire car à 12 avec les valises nous prenons de la place. Direction Kenner et l’aéroport International Louis Armstrong. Ça bouchonne un peu avec la pluie, mais au fond nous voyions le soleil, c’est bon signe pour le départ.
Check-in, enregistrement des bagages, passage des contrôles, tout roule, tout le monde est là dans le hall d’attente et nous avons 2h d’avance. Nous échangeons les photos, les disques, les impressions, etc.
18h30, il est temps de monter dans l’avion. Chacun est à sa place, un petit pincement se fait sentir, nous allons quitter New Orleans… L’avion se dirige vers la piste, et puis s’arrête pour attendre son tour….
….
Le commandant de bord prend la parole et il me semble ne pas bien comprendre ce qui pourtant va se confirmer…Atlanta est bloqué. Ils n’autorisent plus les atterrissages pour cause d’orage et de tornade…Nous attendons et puis l’avion retourne au Gate…Caroline descend pour prendre des infos..au bout d’une heure nous décidons de descendre tous. Nous avons trop de retard et notre avion pour Paris sera parti à notre arrivée à Atlanta..la tuile…certains devaient jouer dès vendredi soir…d’autres ce week end…les retrouvailles devront attendre. Après moultes palabres nous obtenons que nos bagages soient descendus de l’avion…mais David ne retrouvera le sien qu’à Paris…nous prendrons l’avion demainà 7h55 pour Detroit, arrivée 8h samedi matin à Paris. Ceux qui ne voulaient pas partir se font charrier… vu l’heure, nous allons rester dormir dans l’aéroport. Une mission dans un restaurant en face de l’aéroport est lancée. Nous ramenons de quoi rassasier les troupes et puis nous nous connectons tous à internet…drôle de synchronisation..;-)
Après cela nous retournons à l’étage pour nous débrouiller à trouver des banquettes. Aménagement du campement…je finis par choisir le sol, n’emmitoufle les jambes dans une couverture et me cache sous ma veste en cuir…les bouchons dans les oreilles…j’ai dormi comme un loir, même si ma tête cogitais à mes rdv musicaux du week end, cela attendra demain, pour le moment il est 6h du matin en france…
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