Mercredi 16 octobre

 

Le premier réveil est encore tôt, on avoisine les 5h du mat’ …ça va venir mais le calage prend du temps.

Levé 7h20, petit déjeuner dehors, le ciel est un peu menaçant mais la chaleur pesante est déjà bien là.

Direction le Chickie Wah Wah car ce matin nous avons rdv avec Tim Paco. Contrebassiste, joueur de Ukele et Sousaphoniste de New Orleans. Il joue, entre autre, régulièrement avec Raphaël. D’ailleurs, me direz vous, « il n’y a pas une faute de frappe ? On dit bien souBa en france, mais certainement pas souSa…

L’histoire est simple… John Philip Sousa, pas le frère de Linda je vous y vois déjà, tubiste américain a demandé, pour pouvoir parader plus facilement et avoir un son projetant vers l’avant et non vers le ciel, à la marque conn de concevoir un Tuba transportable. D’où l’invention d’un nouvel instrument qui porte son nom : le SOUSAphone. Bon, ici à new orleans, on dit tuba… En France, peut être bien parce qu’il joue la BASSE, on dit souBASSophone…mais il n’y a qu’en France 😉

Tim est venu avec son sousaphone. Il parle beaucoup et vite, mais on sent le musicien d’expérience et passionné. Il attaque immédiatement en apprenant au groupe Joe Avery’s blues.

S’en suivront un travail sur différents thèmes du répertoire local. Il explique comment on doit gérer les différentes lignes de basse pour pouvoir jouer pendant presque 5h lors des second lines.

 

Déjeuner signé Blue Oak au Chickie, et oh miracle !! de la salade !! Vous n’imaginez pas ce que c’est étonnant et agréable ici…évidemment accompagnée de red beans and rice, les fameux haricots rouges avec viande et du riz.

 

A 13h, Calvin johnson est dans la place. Saxophoniste, jouant avec pas mal de monde sur New Orleans, dont Kirk joseph, le Dirty Dozen ou encore le Tremé Brass Band. Il est plutôt jeune mais a visiblement une très bonne formation musicale. Les Fonkfarons lui jouent un morceau de leur composition. Il a l’air d’apprécier ! Il tourne autour du groupe, écoute en différents endroits de la scène, je le vois venir..Le morceau se termine, il applaudit..Mais…voilà que s’engage une discussion sur le mode « que pensez vous de votre prestation ? »

Et puis « vous entendez vous tous ? », ou plutôt « est ce que chacun d’entre vous entend tous les autres ? »…et là les questions de placement… « pourquoi les trompettes sont sur le côté ? »

Il réexplique que les trompettistes, au risque parfois de prendre la grosse tête;-) , sont les leader du groupe et leur place doit être centrale, donc au milieu de la frontline des cuivres.

Discussion donc sur la place de chacun, sur les répartitions des notes des accords. Travail sur l’écoute, le placement, juste avec les soufflants pour l’intro. Travail de groupe, d’écoute, de souffle, de cœur…

Rapidement, aux vues de la liste de morceaux que le groupe connait, Calvin décide de se lancer dans un « Struttin with some Barbecue » dans le style d’Armstrong. Le morceau est assez difficile mais Calvin ne lâche rien et leur apprend le thème petit à petit non sans mal..Et puis vient le moment de parler des accords, comme beaucoup de musiciens ici il refuse de passer par l’écrit, non pas qu’il ne le maîtrise pas parfaitement, mais comme il dit « si tu regardes un papier tu n’as pas toute ta tête à la musique » La grille étant assez compliquée, il acceptera tout de même de l’écrire pour Erwan le sousa et gagner un peu de temps. Et puis voici le moment de s’occuper de rythmique. Discussion sur le jeu de groupe, qui écoute qui, que joue t’on en fonction des parties de basse, travail sur les rythmiques en 2 steps et 4 steps…d’où naît une certaine incompréhension. Des problèmes de « langage » apparraissent…un chorus pour eux veut dire un tour de grille…une fois tout cela passé la rythmique se cale, teste de nouvelles position de groupe et le morceau se met en route. Nous passerons par l’écoute de la version de Louis Armstrong pour re-situer le contexte musical. Calvin ne lâche rien, harmonie, mélodie, rythmique il est sur tous les fronts et il point toujours rapidement les manques et les problèmes qu’il faudra résoudre en rentrant en France. A la fin de son intervention il demande à rejouer avec eux leur premier morceau car il l’a vraiment apprécié ! Par la suite il me remerciera d’être venu cette fois ci avec un band constitué et existant en France, le travail pour lui aura ainsi plus de prolongement en France.

A l’unanimité du groupe nous prenons de nouveau rdv avec lui, il reviendra donc samedi matin !

Une photo souvenir de groupe devant le Chickie Wah Wah et tout le monde se rapatrie à l’hôtel.

 

Moments de détente à l’India House pendant que certains tâchent de faire des courses, il a été décidé de manger sur place avant de partir pour soulager les finances…finalement, les courses se réduisent à l’achat de bière et comme l’India House propose tous les soirs une assiette unique à 5$, tout le monde décide de manger ici une assiette de pâte…relevée cela va sans dire !!

 

Un départ en taxi s’organise vers les 9h pour le Candlelight lounge. J’ai mes marottes et le passage par le Candlelight, le club du Treme Brass Band, est pour moi obligatoire, surtout pour ceux qui veulent bœufer ! Certains prennent leurs instruments, je glisse mes baguettes dans mon sac et voilà un premier taxi qui part avec les 4 premiers. Nous sommes trois dans le second, une fois de plus j’indique la fin du chemin au taxi..c’est récurrent ici…nous voilà devant le club, ça semble plutôt tranquile. Nous nous acquittons des 10$ d’entrée et tout de suite je constate qu’il y a pas mal de touristes blancs dans ce club un peu cheap, mais surtout que les copains sont déjà assis avec l’orchestre pour jouer !

Nous commandons des bières en écoutant le Treme. Kenneth Terry, le leader trompettiste, fait son show, il chante, joue, danse, passe de table en table et prend à partie le public…surtout le public féminin d’ailleurs 😉 Quentin, Alex et geoffroy prennent leur tour de solo sous les encouragements du band. Eddy tente de brancher sa guitare…Et puis c’est la pause. Nous discutons un peu dehors avec Kenneth Terry, il nous demande ce que nous faisons là, quels instruments nous jouons. Il nous explique qu’il arrive tout juste de France, du Nancy Jazz Pulsation, qu’il est fatigué, mais qu’il se lève tôt tous les matins et qu’il joue tous les jours et que sa femme n’arrête pas de l’engueuler !…quand on voit le personnage, rien d’étonnant ! Il drague tout ce qui bouge ! Il a beau avoir énormément bu, il me demande si je joue de la batterie..je lui réponds oui et il me dit que je vais donc jouer au prochain set.

Après quelques minutes nous retournons pour le second set, et Kenneth cramponne Benny Jones, le caisse claire leader du Treme, le chef quoi, et en me montrant du doigt lui dit que je vais venir jouer…je lui fais signe que je viendrai au prochain morceau, il acquiesce.

Les autres membres de Fonkfarons sont déjà retournés à leur place pour jouer et Eddy a décidé de déclarer forfait car malgré tout, John, le clavier semble brasser de l’air et lui expliquer que c’est très compliqué de brancher sa guitare sur le petit ampli qui lui sert déjà pour son clavier…

 

Au morceau suivant je vais prendre place derrière la caisse claire de Benny, le grosse-caisse m’envoie des coups de semonce énorme ! La grosse-caisse doit fait plus de 34 pouces…En milieu de morceau il en perdra même la cymbale !

C’est toujours aussi plaisant de jouer avec eux ! Ils sont accueillants et quand en plus ils constatent que vous connaissez les morceaux et le style des jeux s’installent entre nous !

L’ambiance chauffe sur la piste de danse, nous enchainons Grazin in the grass, puis plus tard la chanson générique de Treme et puis il est l’heure de partir pour nous mais… alors que Kenneth commence à partir sur un morceau….Benny dit « The saints !!! When the saints ! »

Voilà la machine qui s’embale ! Kenneth danse et porte un jeune femme dans ses bras tout en cherchant le regard approbateur de son chef ! Le son prend des points, la grosse-caisse m’abasourdie et nous finissons dans un vacarme du diable !

Voilà, le Treme c’est fait ! Je remercie Benny plusieurs fois, lui aussi d’ailleurs, et nous voici en route pour une marche de 10mn à finalement 45 mn pour Frenchmen street.

 

Frenchmen street s’agite tranquilement et nous nous dirigeons vers le Blue Nile, tout juste sortit de ses travaux..Une entrée à 8$, le groupe joue déjà. Les travaux ? Certainement pas le sol carrelé mais défoncé, ou encore les murs, mais la scène ! Enfin ils ont enlevé ce poteau de bord de cadre de scène qui bouchait la vue dans la moitié de la salle. Le Blue Nile avait beau être le plus grand club de Frenchmen, le tiers du public ne voyait pas les musiciens sur scène… l’ambiance et les lumières bleues même sur scène comme d’habitude, nous sommes bien au Blue Nile;-) . Piano, orgue hammond avec sa cabine leslie, batterie, basse et guitare : le « Nigel Hall Band » avec Derwin « Big D » Perkins. Bon groove, bon son…auraient ils aussi changé la sono pourrie…ou bien le sonorisateur serait il faire son métier…les deux sont probables ! En tout cas, ça groove et le plaisir sur scène est communicatif même si la salle paraît bien vide avec ses quelques 30 personnes clairsemées… Big D reste sur scène pendant tout la pause et je ne peux m’empêcher de penser à quel point sa « taille » doit être un handicap et même au delà ! Voyiez les photos et vous comprendrez que son surnom est tout à fait justifier…mais lorsqu’il se met à jouer seul un intro de guitare, vous oubliez tout, c’est magique, il vous emmène et on sent bien que lorsqu’il tient une guitare il est libre de faire ce qu’il veut !

Allez, sur ces belles notes, taxi et au lit !!

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