Jeudi 17 octobre

 

Ce matin, c’est Raphaël qui assurera le workshop. Il est venu avec sa guitare et son ampli et il propose au groupe de travailler sur du répertoire local : Sheik of Araby, Do you know what it means to miss New Orleans, Careless Love, On the sunny side of the street.

Un petit sandwich à la viande froide accompagné de ces chips « spicy » et nous voilà repartis pour une demi-journée avec le tromboniste de Bonerama, des Jazz Vipers ou encore des New Orleans Nightcrawlers, Craig Klein. Lorsqu’il entre dans le bar, imaginez la scène. Il fait toujours sombre dans le bar et lorsque l’on regarde la porte d’entrée, la lumière est assez forte. Donc, Craig Klein, grand, blond, cheveux mi-longs, un look un peu de surfeur, chemisette à carreaux et musculature légèrement dessinée mais apparente, entre dans le club, sa boite de trombone profilée à la main…

Craig entre rapidement dans le sujet. Il est né à New Orleans et y vit depuis toujours. Il est amoureux de la musique de brass band et son oncle tromboniste l’a initié. Il retrace l’histoire des brass bands et des enregistrements. Nous parle du fameux trompettiste Bunk Johnson et de l’enregistrement du premier brass band arrivé seulement en 1945. Suivent des écoutes du Eureka Brass Band et de l’Olympia Brass Band. Il entreprend d’apprendre au groupe Blues for Ben, puis Sidewalk Strut des New Orleans Nightcrawlers. Le groupe lui fait ensuite écouter leur version d’Ain’t my fault inspirée d’une version faite au Preservation Hall par Trombone Shorty, Lenny Kravitz et Moss Def.

Nous invitons Craig à boire une bière et un petit apéro-discussion prolonge notre après midi.

Nous rentrons ensuite tous poser nos affaires à l’India House. Une inertie s’installe et avec Guillaume et Jo nous décidons de partir en ville faire quelques magasins. Nous donnons rdv au reste du groupe au parc Louis Armstrong.

 

Un saut dans le streetcar et nous voilà à l’angle de Bourbon. Visite des magasins de casquettes américaines, de chaussures et puis nous descendons Canal Street jusqu’au niveau de Decatur. Direction l’House of Blues, une petite visite pour voir la salle et surtout la magnifique entrée de l’édifice en bois sculpté et coloré avec le fameux slogan « in Blues we trust ».

Nous traversons la rue et voici un autre temple de New Orleans « Music Factory », un magasin de disques avec un grande collection de vinyles et beaucoup de disques de musiques de new orleans et évidemment de brass bands !

A 19h, le magasin ferme et nous prenons la direction du parc. Traversée du French Quarter, petit passage sur Bourbon Street plus vivante que la dernière fois et puis nous arrivons à Congo Square qui fait l’angle du parc. Congo square est l’endroit où les esclaves se réunissaient pour chanter, jouer de la musique et danser. C’est devenu un parc qui a été baptisé Armstrong Park. Et ce soir c’est le « Jazz at the park ». Nous arrivons en passant au milieu des stands de babioles et autres barbecues. Une scène a été installée là et Jon Cleary, fameux pianiste, joue avec son band. Nous retrouvons sur scène Nigel Hall et Big Dee dans ses musiciens. Le son est bon, la musique invite à la danse, ça groove et nous sommes rejoint par le reste du groupe. A la fin du show, le Da Truth Brass Band enchaine directement et entame une petite second line pour rejoindre le Speakeasy, le club-restaurant de Kermit Ruffin, une star locale, ancien trompettiste vedette du Rebirth Brass Band. Un petit détour par un des stands de barbecue et nous marchons pour rattraper la second line. Nous nous engouffrons dans le club de Kermit, les musiciens sont presque à la porte et nous nous glissons tout au fond. La moyenne d’âge est très basse, il me semble même qu’un des trompettistes doit avoir maximum 15 ans…mais je ne suis jamais très bon pour donner un âge…Les trompettes sifflent, le sousaphone pourrait couvrir tout l’orchestre s’il le voulait, la musique est plutôt bonne, un bon brass band jeune et moderne !

Kermit est là tranquilement au bar avec sa femme, au milieu de la foule qui l’acoste, fait des photos avec lui, et voilà John Cleary et Nigel Hall qui arrive le saluer à leur tour et écouter le concert.

Une fois le concert finit, nous nous retrouvons tous dehors et décidons de partir voir le Hot 8 Brass Band dans un club de danseurs les Young Olympian. Plusieurs taxis nous disent ne pas connaître l’adresse…bizarre…et puis nous en redescendant sur le french quarter nous trouvons un taxi qui accepte de nous y emmener. Un petit quart d’heure de route et nous voici à un angle de rue..Agent de sécurité à l’entrée…fouille pour voir si nous n’avons pas d’arme…je demande au vigile s’il veut fouiller mon sac, il me dit que non à moins que j’y cache un pistolet…ça refroidit un peu. A l’intérieur, le Hot 8 joue de folie..il n’y a pas beaucoup de monde et nous faisons un peu tâche au milieu de ce club. C’est un club de second-liners, un social club de danseurs. La pause arrive vite. Tout le groupe est là et puis la salle se remplie peu à peu, le second set peut commencer et on sent que la tension monte, les danseurs se cherchent, se provoquent, la musique pousse à la transe. Nous voilà dedans ! Les gens sont accueillants, d’abord étonnés de notre présence et puis quand nous leur expliquons qui nous sommes leur bienveillance se fait sentir. Nous nous prenons au jeu, nous sommes invités à danser avec eux et à partager.

A la fin du set, nous discutons avec quelques musiciens du Hot 8, mais malheureusement nous ne pourrons pas travailler avec eux cette fois, il partent en Europe lundi prochain. Nous demandons au bar s’ils peuvent appeler des taxis et là je m’aperçois que le bar est vide. Les barmen nous conseillent de ne pas attendre dehors… Finalement nous sortons et le tubiste des Hot 8 nous demandent où nous allons. Je lui explique que nous logeons à l’India, prêt du Chickie et il me dit qu’il va nous ramener ! Pour lui, le taxi ne viendra jamais ici et il ne faut pas que nous restions dehors dans ce quartier…Nous montons à 8 dans son van (2 devant, 4 sur la banquette et 2 dans le coffre avec le sousa!).

Nous échangeons un peu pendant le trajet et il nous confirme que tout le monde est partit très vite car il ne fait pas bon traîner dans ce quartier… en tout cas lui est adorable !

Il nous dépose devant l’India House…fin de chaude soirée et nous nous disons que peut être notre bonne étoile nous a peut être évitée le pire;-)

 

 

 

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